Vincent Lambert est mis sous la tutelle de sa femme
La décision de nommer Rachel Lambert tutrice de son mari Vincent, «restaure la place de l'épouse», a commenté l'avocat du neveu du malade, Me Gérard Chemla à l'annonce de la décision de la juge des tutelles de Reims qui fait de la conjointe de l'homme devenu emblématique du combat sur la fin de vie et l'euthanasie en France, sa tutrice et donc celle qui choisira in fine du sort à réserver à son époux.
Cette décision constitue un revers pour les parents de Vincent Lambert, déterminés à maintenir en vie leur fils, lequel avait pourtant dit à ses proches qu'il ne voudrait jamais survivre ainsi. Ils auraient voulu qu'un tuteur extérieur à la famille soit désigné. Le Dr Simon, qui le suit, avait auparavant inopinément décidé de ne pas appliquer la décision de justice survenue en janvier 2015. La Cour européenne des droits de l'homme validait alors la décision du Conseil d'Etat prise quelques semaines plus tôt: l'arrêt des soins et donc de l'alimentation et de l'hydratation artificielles.
«Vincent pourrait enfin partir»
«En nommant Rachel tutrice, a priori, le lieu de vie de Vincent ne sera pas celui choisi par ses parents pour Vincent et à la place de Vincent. Ce serait donc un lieu de vie, si transfert il y a, où Vincent pourrait enfin partir», a déclaré le neveu de Vincent Lambert, François Lambert, à Radio France Bleu ce matin, à l'issue de la décision de justice de Reims.
«Ce n'est pas la bonne décision. Nous sommes dans un conflit familial intense où Rachel fait partie des procédures, elle n'est pas neutre bien qu'elle occupe une place légitime d'épouse. Désormais, c'est la seule à représenter son mari notamment à l'hôpital, elle est à la fois juge et partie. [...] Nous étions d'accord pour la nomination d'un tuteur, mais pas pour que ce soit Rachel. Nous avons 15 jours pour relever appel de cette décision, il est trop tôt pour le dire et nous allons réfléchir, mais il n'est pas invraisemblable que nous choisissions cette option», a déclaré à l'AFP l'avocat des parents, Me Jean Paillot.