Ariel Sharon _ Netanyahou lui-même le croyait déjà mort ! » Boulevard Voltaire.PDF

Publié le par Carole Gouyé

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Netanyahou lui-même le croyait déjà mort ! » Boulevard Voltaire

Marie Delarue

C’est Le Monde qui rapportait la scène, en septembre 2011 : Benyamin Netanyahou assistant au mariage de la fille d’Eli Yishaï, président du parti ultraorthodoxe Shass et alors ministre de l’Intérieur, prend la parole. Il évoque Ariel Sharon et dit : « Puisse sa mémoire être bénie »… Silence plus que gêné de l’assistance. Réalisant sa bévue, B. Netanyahou se reprend alors : « Qu’il vive longtemps »…

Aujourd’hui, après huit ans de coma et de survie artificielle, cette longue vie pourrait bien s’achever. Mais la gaffe de Netanyahou était révélatrice : tout le monde avait oublié Sharon, en Israël et ailleurs. Pour beaucoup, en effet, le vieux guerrier est depuis longtemps mort et enterré. Et peut-être est-ce, au fond, ce que lui-même aurait préféré, mais on ne le saura jamais, « ses fils ayant décidé de le maintenir en vie sous assistance médicale, même s’il n’a manifesté aucun signe de réveil depuis son arrivée à l’hôpital ».

Huit ans sur un lit d’hôpital au fond d’un couloir, branché sur une machine qui vous offre « l’assistance cardio-respiratoire » pour vous maintenir en vie, est-ce une vie, justement ?

On a entendu hier matin que l’état d’Ariel Sharon s’était aggravé, qu’il souffrait de « graves problèmes rénaux après sa dernière opération ». Parce que, nous apprend-on aussi, il en a subi plusieurs durant son long coma. Pardon, mais pour quoi faire au juste, toutes ces opérations ? Seulement pour dire qu’il n’est pas mort ? Pour en faire une éternelle relique ?

À ceux qui s’interrogent sur cet acharnement qui n’a plus rien de thérapeutique, la famille répond convictions religieuses et halacha.

J’habite à Paris un arrondissement que Libération, voilà quelques années, n’avait pas hésité à appeler « Jérusalem-sur-Seine ». Y vivent beaucoup de religieux dont les modes de vie rendent la cohabitation avec les non-juifs parfois très difficile, notamment parce qu’ils coupent ce qui fonctionne à l’électricité durant le chabbat, ascenseurs compris.

Du coup, je m’interroge : l’appareillage qui, depuis huit ans, maintient Ariel Sharon dans le vestibule de la mort, n’est-il pas électrique ? L’a-t-on débranché chaque fin de semaine pour y substituer, comme autrefois pour alimenter nos orgues d’église, un système à pédalier ? Une dynamo, peut-être ?

Quel est donc ce monstrueux égoïsme des vivants pour refuser ainsi aux autres leur mort ? Huit ans de calvaire sur un lit, pour quoi faire : pour éviter à l’homme de Sabra et Chatila le purgatoire qui l’attend encore ?

Enfin paix à son âme, c’est tout ce qu’on peut souhaiter à Ariel Sharon. Les Américains s’en occupent déjà, c’est John Kerry qui l’a dit : « Tous les Américains pensent à Israël et à leur ancien dirigeant. ». Les veinards, ils n’ont pas d’autres soucis ?

Publié dans santé, findevie, Actualité

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